Alors qu’il sera aux commentaires du match entre le Paris Saint Germain et Lille, le champion du monde 1998, Christophe Dugarry a tenu à s’expliquer sur sa sévérité face aux joueurs parisiens.
« Je ne suis pas antiparisien ! Bien sur que non ! Le PSG face à Bordeaux, je ne l’aime pas. En revanche, le PSG devant Toulouse, je me suis régalé et je l’aime bien. C’est aussi simple que ça. Au grand désarroi de certains, je n’ai jamais eu l’âme d’un supporteur. Je suis un consultant, un observateur et, avant tout, un passionné de football. J’ai toujours été plus sensible au contenu d’un match plutôt qu’à son résultat. Depuis toujours, je vais dans un stade pour voir un spectacle. Quand je m’ennuie, je le dis. Que celui qui n’a pas trouvé Bordeaux – PSG soporifique me jette la première pierre.
Pendant Bordeaux – PSG, j’ai reçu au moins dix textos pour me dire : Mais qu’est-ce que c’est chiant! Je sors de Chaban-Delmas, je croise du monde et on me dit : Quel ennui! Je ne suis pas le seul à le penser. On me fait les mêmes reproches à chaque fois. Je n’ai pas de circonstances atténuantes à trouver à une équipe. Je dis ce que je pense. Je suis consultant. Je ne suis pas coach. C’est Ancelotti qui a parlé de crise, pas moi. C’est lui-même qui a souvent dit que c’était insuffisant, qu’il n’y avait pas d’identité de jeu, que ses joueurs n’en faisaient pas assez.
Sur l’action du but à Bordeaux : Mais Sakho n’a pas de solutions! Tout le monde est statique. Lucas décroche et Henrique ne le suit pas. Si Henrique le suit comme n’importe quel défenseur deux cents fois dans un match, il n’y a pas but. Je ne suis pas Madame Irma : je ne peux pas deviner qu’Henrique va lâcher Lucas. Je n’ai pas de boule de cristal.
Si je n’aime pas le PSG d’Ancelotti ? C’est faux. Pourquoi n’aimerais-je pas Ancelotti ? C’est un monsieur remarquable. Quand il a signé à Paris, j’ai eu Zizou au téléphone parce que c’est l’un de ses entraîneurs préférés. Il s’est régalé avec lui. Zizou m’a dit que c’était un super entraîneur. Je n’ai aucun doute là-dessus. Après, quand je rencontre Carlo, qu’il m’explique comment il entend faire jouer son équipe et que je regarde le match, je vois bien qu’il y a un décalage énorme et qu’il existe plusieurs choses que je ne comprends pas. Mais ce n’est pas parce que je ne comprends pas que j’ai raison ou que je détiens la vérité.
Si je suis déçu par le jeu proposé par le PSG ? Par moments, oui, même si cela va mieux depuis décembre. J’aurais commenté PSG – Toulouse, je me serais régalé et je l’aurais dit. C’était super! Quand je me pose dans mon canapé pour suivre Barcelone, le Real, Manchester United ou le PSG, ces équipes où il y a d’immenses joueurs, je m’attends à prendre du plaisir. Vu les joueurs qui composent le PSG, son classement n’est pas hyper flatteur par rapport à ce qu’ils pourraient et devraient faire. Je ne leur demande pas la même qualité collective que le Barça ou Manchester, mais j’attends individuellement un peu plus de certains, à moins que je ne surestime ces joueurs et le PSG, ce que je ne pense pas. »