“Campeones”, c’était écrit

Poussée en prolongation par une équipe néerlandaise très agressive, l’équipe nationale espagnole a gagné la Coupe du Monde grâce à un but d’Iniesta, deux ans après avoir été sacrée championne d’Europe.

Pays-Bas-Espagne 0-1 a.p.
Espagne : Iniesta (116e)

Paul le poulpe aura donc eu raison jusqu’au bout ! Après l’Europe, l’Espagne a conquis le monde. Non sans mal face à des Oranje au goût amer, bien décidés à durcir le jeu d’entrée. Si l’Espagne prenait sans surprise la direction des opérations et se montrait rapidement très menaçante avec Sergio Ramos (5e, 11e) et Villa (12e), les Pays-Bas, bousculés, dépassés, décidaient de «pourrir» la rencontre. Avec des fautes d’antijeu mais surtout une violence malsaine. Tour à tour, Van Bommel (22e), De Jong (29e) et Sneijder (42e) passaient tout près d’un retour prématuré aux vestiaires. Mais à trop miser sur l’agressivité, les Oranje en oubliaient tout bêtement de jouer. Leur stratégie avait tout de même le mérite de casser le rythme espagnol et de quelque peu enrailler la belle mécanique ibère. Cela donnait lieu à une fin de première période confuse, hachée et marquée par une belle frayeur pour Casillas sur un ballon anodin (34e).

Le public restait donc clairement sur sa faim. Malheureusement, la tension et la nervosité ne redescendaient guère au retour des vestiaires. Les cartons jaunes pleuvaient, les occasions de s’enflammer, elles, se raréfiaient. Mais elles se révélaient terriblement tranchantes à l’image de Robben qui perdait son duel seul face à Casillas (62e) tandis que Villa était mis en échec in extremis par Heitinga (70e). Moins fringante qu’en première période, la Roja terminait néanmoins mieux le temps réglementaire. Sergio Ramos ratait même l’immanquable de la tête (77e). Robben, lui, se heurtait encore à Casillas (83e) après une faute flagrante de Puyol, non sanctionnée.

Dans ces conditions, la prolongation était inévitable. Celle-ci allait sacrer logiquement une Espagne plus joueuse, plus mordante face à des Oranje totalement cuits. Stekelenburg sauvait la maison néerlandaise devant Fabregas (95e) avant de voir Jesus Navas trouver le petit filet extérieur (101e). Les vagues espagnoles déferlaient. Et si Fabregas, après un joli numéro, n’attrapait pas le cadre (104e), Iniesta, lui, profitait allègrement de la supériorité numérique des Ibères suite à l’expulsion justifiée d’Heitinga (109e) pour envoyer l’Espagne au paradis (0-1, 116e). Les Espagnols sont champions du monde !

Le joueur du match
Il restera à jamais l’homme qui a offert le premier titre de champion du monde à l’Espagne. Lui, c’est évidemment Andres Iniesta, buteur sur son unique tir du match ! Elégant, talentueux, il a toujours eu le geste juste. Chouchou du public espagnol pour son caractère très discret et son côté très humble, Iniesta est devenu ce dimanche soir le héros de tout un peuple !

Tactique et coaching
Positionnée dans son traditionnel 4-4-3 avec Pedro une nouvelle fois préféré à Torres, l’Espagne s’est très longtemps cassée les dents sur le mur Oranje. La faute à l’agressivité néerlandaise qui les a empêchés de jouer, à une certaine maladresse devant le but (6 tirs cadrés sur 18) et à un manque de soutien à David Villa, pas dans un grand jour. L’entrée de Jesus Navas (61e) a apporté plus de peps sur le côté droit mais c’est surtout l’arrivée sur la pelouse de Fabregas (87e) qui a fait la différence. Le joueur d’Arsenal avait des jambes et il a su amener sa fougue, sa vista et son sens du timing parfait dans la passe en prolongation. Côté néerlandais, hormis quelques éclairs de Robben, le jeu fut très pauvre, réduit à son strict minimum avec une incapacité à ressortir proprement le ballon. Les entrées d’Elia (71e) et Van der Vaart (100e) n’ont strictement rien changé. Les Pays-Bas sont passés à côté de leur finale et ont offert un visage peu glorieux avec un comportement très critiquable…

On n’a pas aimé
14 cartons jaune, dont deux transformés en rouge. Tout est dit. Cette rencontre s’est déroulée dans un climat d’extrême tension voire délétère avec des Oranje (9 cartons jaunes à eux seuls !) qui ont décidé d’entrée d’intimider les Espagnols avec de véritables agressions caractérisées à l’image de ce pied très haut, appuyé et honteux de De Jong sur la poitrine de Xabi Alonso (29e). Le problème est que Howard Webb a rapidement été dépassé par les événements et a multiplié les mauvaises décisions, oubliant de nombreux cartons rouges. Résultat, il n’a pas réussi à tenir les acteurs de cette finale et a perdu le fil de son match…

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