Et si le PSG perdait le Parc des Princes

Le Parc des Princes devrait faire partie des stades retenus dans le dossier de candidature de la France à l’Euro 2016. Mais d’importants travaux de rénovations et de mise aux normes seront nécessaires. Or, vu la crise économique actuelle, la Ville de Paris ne veut pas financer ce projet. Il faut donc trouver des investisseurs privés.

La bataille du bail emphytéotique

Des investisseurs privés sont actuellement intéressés par le projet de rénovation du Parc des Princes. Mais ils ne sont pas prêts à mettre de l’argent sans être certains d’avoir un retour sur investissement à long terme. Qu’est-ce qu’un bail emphytéotique ? Il s’agit un bail immobilier de très longue durée, le plus souvent 99 ans même si cela varie. Il confère à son possesseur un droit réel sur le bien donné à bail. A charge pour lui d’améliorer le fonds en échange d’un loyer modique. Les améliorations bénéficient au bailleur en fin de bail sans que ce dernier ait à indemniser l’emphytéote.

Si on résume, le groupe qui obtiendra le bail du Parc des Princes possédera un patrimoine immobilier de grande valeur qu’il pourra revendre. Les améliorations apportées au stade reviendront à la ville de Paris à l’issue du bail sans aucun frais. A l’heure actuelle, le PSG dispose du Parc des Princes grâce à une concession accordée à la Société d’exploitation sports et événements (Sese) par la Ville de Paris jusqu’en 2014. Le PSG paye 5M€ par saison à la Sese pour l’utilisation du Stade. Petit précision, la Sese est détenue par Colony Capital…

Colony Capital, le prétendant naturel

L’actionnaire majoritaire du Paris Saint Germain est bien entendu intéressé par le projet de rénovation du stade.Sébastien Bazin, le patron de Colony Capital serait prêt à mettre entre 70 et 100M€ sur la table mais il précise : « Que la mairie de Paris ne veuille pas mettre d’argent, je l’ai compris. Que nous soyons capables d’en mettre, c’est possible mais, pour cela, il faudrait que je sois bénéficiaire d’un bail emphytéotique. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. J’ai besoin d’une sûreté immobilière pour investir ».

Il faudrait donc que Colony Capital obtienne un bail emphytéotique de 50 à 60 ans pour que le groupe Américain se décide à investir dans le projet. Or, les supporters du PSG accusent ouvertement le fond d’investissement de juste vouloir revendre le club d’ici quelques années en moyennant un bénéfice important. Il s’agit d’une opération courante chez Colony Capital. Mais si Colony Capital n’obtenait pas le bail, le PSG serait obligé de payer un loyer au détenteur du bail emphytéotique. Et le prix serait donc immédiatement bien supérieur aux 5M€ annuel actuels. Si les Américains perdaient le Parc des Princes, ils pourraient faire jouer le PSG ailleurs (Stade de France) ou tout simplement revendre le club.

Le Racing Métro, principal concurrent

Selon Le Parisien, le club de Rugby du Racing Métro va faire une proposition avant le 26 février (date de clôture de l’appel d’offre) pour obtenir le bail emphytéotique du Parc des Princes. Jacky Lorenzetti,  le président du club de Rugby pourrait donc mettre en difficulté Colony Capital. Et Sébastien Bazin prend la chose au sérieux car il a décidé de geler tous les investissements de son groupe dans le club de la Capitale en attendant de savoir qui aura le bail. Même si les supporters Parisiens se demandent toujours de quels investissements il pouvait bien parler…

Et si Colony Capital partait ?

Depuis son arrivée en 2006, Colony Capital n’a pas beaucoup aidé financièrement le club pour fonder une grande équipe. Les mercatos s’enchaînent avec pas ou peu d’argent pour les transferts (seulement 10M€ l’été dernier). On est très loin des années 2000 ou Canal + avait aligné 32M€ pour faire revenir Nicolas Anelka dans la Capitale.

Du coup, on est en droit de se demander si le départ de Colony Capital ne serait pas profitable au club ? Car si un autre investisseur obtient le Parc des Princes et que le PSG ne peut pas payer le loyer, c’est son actionnaire majoritaire qui passera à la caisse. Et un nouvel actionnaire n’aurait pas beaucoup de mal à se montrer moins pingre que le fond d’investissement Américain qui devrait refusé de payer le loyer si elle n’obtient pas le bail… Affaire à suivre…

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